Novembre 2019: les membres de l'ESTA-FRANCE me demandent d'être leur nouveau président.

Il est peu de dire que leur proposition me touche, car je reste persuadé de l'utilité de ce genre de structure, qui se donne pour objectif de fédérer et soutenir les actions éducatives et artistiques dans le paysage musical très diversifié de notre pays.

Plus que jamais, je souhaite que l'association soit perçue comme une "maison commune" des cordes, comme un lieu de rencontres fécondes qui brisent la solitude dont souffrent trop souvent nombre de nos collègues, interprètes et enseignants. L'idée d'une famille d'instrumentistes, accueillante et consciente de l'importance de sa mission, n'est pas originale en elle-même, mais la manière dont les projets de l'ESTA s'inscrivent dans une perspective élargie à l'ensemble du continent européen, leur donnent, à l'évidence, une dimension particulière.

Chaque décennie appelle un nouveau souffle, impose un besoin de se réinventer, sans renier le passé mais en le faisant fructifier au moyen d'initiatives individuelles ou collectives renouvelées qui, peut-être, se révèleront différentes et innovantes. Pour ma part, je m'attacherai à maintenir un état d'esprit proche de la "République des Musiciens" rêvée par Schumann, afin de mieux protéger et alimenter la flamme de la pratique musicale, en ne perdant jamais de vue - je n'ai de cesse de le répéter - que l'accès à l'art n'est pas un aimable ornement de l'existence mais l'élément fondamental qui lui confère tout son sens.

Alexis Galpérine

Alexis Galpérine - photo Maélenn de CoatpontCrédit photo : © Maélenn de Coatpont